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Affichage des articles du 2020

La défaite du Karabagh est aussi celle des valeurs démocratiques

  Evidemment, il est difficile d’analyser à chaud les derniers évènements autour de la guerre du Karabagh, encore plus lorsqu’ils sont encore en cours et que la tragédie qui se développe vous étreint. Disons-le d’abord tout net, c’est une défaite militaire dans les grandes largeurs pour le Karabagh et pour l’Arménie. Ce n’est certes ni la vaillance, ni la détermination qui ont manqué ont Arméniens mais sans doute une incapacité à discerner les évolutions stratégiques lourdes qui les ont privés de tout soutien international, là où l’Azerbaïdjan a pu trouver un appui sans faille en la Turquie et au moins un blanc-seing du côté de Moscou.

Les Quarante jours du Karabagh

Cela fait maintenant plus de quarante jours que l’Azerbaïdjan a débuté une offensive militaire de grande ampleur à l’encontre de sa voisine, la république autodéterminée d’Artsakh (ex Haut-Karabagh). Une quarantaine, c’est à la fois trop court pour préjuger de l’issue finale du conflit et suffisamment long pour en tirer des enseignements qu’ils soient de nature militaire ou politique. Militairement tout d’abord, il faut convenir que cette guerre n’a plus grand-chose à voir avec celle de 1991-1994 qui s’était achevée par la déroute des troupes azerbaïdjanaises face aux résistants arméniens d’Artsakh. Même si Bakou disposait déjà d’équipements lourds, ceux-ci répondaient alors aux canons soviétiques de l’époque : prévalence de l’artillerie et de la cavalerie blindée en soutien à une à l’infanterie. En face, des autochtones arméniens initialement équipés au mieux d’armes de chasse puis du matériel progressivement arraché à l’adversaire. Pour faire simple, on pourrait dire que l’armée art

La démocratie à cliquets

Ruth Bader Ginsburg Je dois le confesser, jusqu’à ces derniers jours, je n’avais jamais entendu parlé de Ruth Bader Ginsburg. La plupart d’entre vous non plus sans doute. Rien que de très normal, voici une éminente personne dont les faits et gestes ne devraient – ou en tout cas n’auraient dû – avoir à peu près aucun effet sur nos vies européennes. Mais voilà, dans le monde « globalisé » dans lequel nous vivons, le décès d’une grande prêtresse de l’Empire devait d’autant plus déclencher une crise mondiale de lamentations que la défunte juge de la Cour suprême des Etats-Unis était progressiste. Rendez-vous compte ! Nous avons alors pu assister à ce spectacle étonnant où tous les proconsuls de la terre – y compris l’actuel locataire de l’Elysée – crurent devoir se fendre d’une démonstration publique d’affliction. Les médias ne furent évidemment pas en reste et propagèrent la triste nouvelle avec toute l’ardeur dont il convenait de faire preuve devant la disparition d’une personne qui avai

The Sevres Treaty: Demonizing Greater Armenia to achieve Greater Turkey

Signature of the Sevres Treaty, 10 August 1920 ( source: Wikiwand ) A century ago, on the 10 August 1920, the last one of the “Peace Treaty” seemingly closing the World War One era was signed up at Sèvres, in the vicinity of Paris. In the mind of the winners – mostly France, UK and the USA – this treaty was seen as secondary and therefore considered the latest in the most relegated place. After Treaties of Versailles for Germany (June 1919), of Saint-Germain-en-Laye for Austria (September 1919), of Neuilly for Bulgaria (November 1919) and of Trianon for Hungary (June 1920), the Treaty of Sèvres dealt with the fallen Ottoman empire. From these treaties a brand new Europe emerged with centuries-long empires fading away, like the Austrian-Hungarian and the Ottomans ones and with new States popping up, like for instance Czechoslovakia, Poland or Yugoslavia. Likewise, some States remained deeply altered, either because of the treaties themselves – it was the case for Hungary severely disma