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Articles

Affichage des articles du 2008

Ce que j'aurais pu vous dire, monsieur Nora...

Il n’y a pas de liberté pour la haine Cher M. Nora , Vous avez récemment réactivé le collectif « liberté pour l’Histoire » en raison de quelques lois que vous qualifiez de « mémorielles » et que vous estimez menaçantes pour la liberté des historiens. Vous avez embrigadé autour de cette initiative bon nombre de vos collègues, sensibles à votre autorité morale et certainement sincères dans leur engagement. Vous, et madame Chandernagor , avez même renforcé votre offensive par la publication d’un livre éponyme. J’aurais pu vous dire, monsieur Nora, que nous récusons la qualification de « mémorielles » pour les lois ou les projets de loi que vous ciblez ; que ce sont des lois de sécurité publique à l’heure où, en France même, des négationnistes étrangers menacent certains de nos concitoyens ciblés sur des critères historiques et raciaux et où ils tentent de réhabiliter des idéologies génocidaires. J’aurais pu vous dire que ces lois ne visent pas la communauté des historiens mais bien les

Internet, voilà le coupable !

Fait divers, hier en banlieue parisienne : un adolescent décrit comme « effacé et sans problème » s’immole par le feu dans son établissement d’enseignement secondaire, le collège privé St André de Choisy-le-Roi. Le journaliste de France-Info rapporte que les proches de la victime ne lui connaissaient pas de problèmes particuliers, pas plus que de tendance suicidaire. Cependant, selon les premiers éléments rapportés par les enquêteurs, ajoute le journalistes, on a retrouvé une « lettre de la victime écrite avec son propre sang et faisant référence au Seigneur des Anneaux ». Interrogé à ce sujet, le principal du collège commente : « c’est un problème lié aux jeux de rôle sur Internet ». Internet, voilà le coupable. On savait déjà que la toile était un repaire de pédophiles antisémites, voilà maintenant que c’est également un puissant pousse-au-crime, un désinhibiteur plus efficace que le Prozac. Eh oui, que par le biais d’Internet, les citoyens aient conquis un espace de liberté, ça ne

Lamy du Peuple

Lamy: la main invisible des marchés ? Grand écart ce matin pour le Directeur Général de l’OMC interrogé sur France-Inter à propos de la crise financière : confronté aux auditeurs révoltés par les apprentis sorciers de la finance, Pascal Lamy n’a eu de cesse de prêcher pour sa paroisse : Non, « l’ OMC n’est pas le FMI » et Oui, « il faut que quelqu'un d'autre s'occupe de la finance internationale comme l’OMC s’occupe du commerce international ». Non, il est une « fable » de croire que l’OMC favorise sur les marchés les « opérateurs privés » par rapport aux « opérateurs publics » (sans se rendre compte que ces choix sémantiques trahissent à eux seuls cette préférence) et, Oui, il est toujours socialiste pour les mal-pensants qui en douteraient. Mais attention ! Foin de populisme, Lamy n’est pas l’ami Marat ; ce n’est pas Lamy du peuple : « il vaut mieux un système économique ouvert que des systèmes fermés ». C’est paraît-il l’expérience qui le prouve, nous dit Lamy, sans t

Ce qu'il fallait retenir de l'actualité

" Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité ... ". Vous connaissez cette formule médiatique? Moi je l'aime bien! Elle illustre à merveille la conception qu'ont les "producteurs" d'informations de ceux qui n'en seraient que des "consommateurs". Attention citoyens, vous êtes sommés de retenir ceci, tout ceci et rien que ceci! A ce propos, aujourd’hui le gratuit Direct Matin évoquait dans deux articles distincts les situations du Kosovo et de l' Abkhazie . Dans le premier, on y parlait de l'indépendance et dans la seconde de "l'indépendance"....notez la subtile différence! Eh oui, car certaines indépendances non reconnues valent plus que certaines autres qui ne le sont pourtant pas plus. Ah, au fait Direct Matin est une publication (ou peut-être une "publication") du Monde, le grand quotidien de révérence aux orthodoxies qui nous gouvernent. Toujours ce matin, j'écoutais France-Culture , et l'

Institutions européennes : Chaises musicales en vue

72 eurodéputés français en 2009, la bataille n’en sera que plus rude ! Ça y est, le secret de polichinelle vient de tomber : le Traité de Lisbonne – en mort cérébrale depuis le « Non » du référendum irlandais – n’entrera sans doute pas en vigueur avant 2010…c’est-à-dire après les élections européennes de juin 2009. C’est Jean-Claude Juncker en personne qui a craché le morceau. Conséquence mécanique : c’est le traité de Nice qui reste en vigueur ce qui signifie que le nombre de députés européens chutera de 785 à 736, c’est d’ailleurs ce que rappelle la dépêche AFP. Ce qu’elle ne dit pas, en revanche, c’est que pour la France, le nombre d’eurodéputés tombera de 78 à 72 pour les 8 circonscriptions : Nord-ouest (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie), Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine), Massif central - Centre (Auvergne, Centre, Limousin), Sud-ouest (Aquita

Turquie, mon amie ?

Pourquoi Ankara s’essaie actuellement au rôle de chevalier blanc et pourquoi cela est plus dangereux que rassurant pour les Arméniens…et pour l’Occident ! Depuis plusieurs mois, Ankara prend des initiatives politiques et diplomatiques qui débordent largement de ses préoccupations traditionnelles et qui dérogent singulièrement à ses orientations habituelles. Sur la scène internationale, on a ainsi vu la Turquie révéler en mai qu’elle avait pris l’initiative d’une médiation entre Israël et la Syrie, organiser en août – à l’instar d’une puissance moyenne – un premier sommet UE-Afrique et renforcer singulièrement ses liens avec l’Iran. Les relations croissantes avec Téhéran – les échanges économiques ont atteint 6.1 milliards de dollars sur les sept premiers mois de 2008 (1) – ont même été jusqu’à se concrétiser par une visite du président Ahmadinedjad à Ankara le 14 août dernier. Dans le même temps, Ankara a fait part de son intention de ratifier le protocole de Kyoto et a même envisa

Turquie - UE : La tête dit "oui", les membres disent "non"

Sondage exclusif réalisé par l’Ifop pour "Valeurs Actuelles" Les opinions européennes rejettent plus que jamais l’entrée de la Turquie dans l’Union. Entre les peuples et la Commission de Bruxelles, l’incompréhension est totale. Voici un sondage que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, farouche partisan d’intégrer la Turquie à l’Union, aurait sans doute intérêt à regarder dans le détail : il annonce en effet une crise majeure si les institutions communautaires, sûres de leur bon droit, continuent à faire comme si elles avaient pour mandat de contourner, l’un après l’autre, les obstacles s’opposant à l’entrée de la Turquie en Europe… « Promesse de 1963 » ou pas (allusion à l’accord d’association signé cette année-là entre le jeune Marché commun et Ankara, incluant pour la première fois la perspective d’une adhésion turque), les choses ont bien changé depuis quarante-cinq ans. À commencer par la Turquie ellemême, désormais gouvernée par un parti

Contribution pour une refondation de l'Europe

Il est des coïncidences qui ne s’inventent pas : la veille de la reprise du conflit ossète, le plafond de l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg s’est effondré. A l’image de ses bâtiments, l’Union européenne ne dispose aujourd’hui plus que d’institutions lézardées pour affronter les grands défis qui – si l’on n’y prend garde – risquent plus que jamais de la propulser dans les poubelles de l’Histoire. Cette contribution résumée entend modestement concourir à l’élaboration de pistes de réflexion qui  pourront être développer dans l’optique des prochaines échéances européennes. Notre objectif en la matière doit être de restaurer et le caractère opérationnel de l’Union, et l’attrait politique – tant domestique qu’international – qu’exerçait encore récemment cette expérience historique radicalement novatrice afin d’assurer in fine un leadership de l’Europe dans les affaires du monde. Le mal-être européen procède clairement de trois ordres : déficit démocratique, déficit d’ident

Plaidoyer pour une Europe enthousiasmante

Avez-vous regardé la finale de l’Eurovision ? Moi oui, et je dois dire que ce fut particulièrement affligeant. Non, je ne parle pas du côté kitsch et du mauvais goût patent d’un concours qui, il faut bien le dire, n’intéresse plus grand monde ! Je parle de son caractère formaté : il paraît que ça se passait à Belgrade, en Serbie, avec des compétiteurs de pays aussi divers que l’Irlande, l’Espagne ou l’Arménie. Heureusement que je l’avais lu sinon, d’après l’omniprésence de la langue de Shakespeare, d’après les chorégraphies retenues comme d’après l’allure des présentateurs, j’aurais pu penser qu’il s’agissait d’une compétition anglo-anglaise se déroulant à Londres. Anecdotique ? Je ne le crois pas. C’est que l’Eurovision est à l’image de l’Europe tue-l’amour qu’on nous construit : inodore, incolore et insipide . Un autre exemple : nos billets de banque ; vous savez ces billets de Monopoly. Tout Français que je suis, j’aurais été fier et heureux d’avoir sur mes Euros la tour de Pise,