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"La Turquie et la fantôme arménien" à l'EHESS

De gauche à droite,  Raymond Kevorkian, Vincent Duclert,
Guillaume Perrier, Laure Marchand et Hamit Bozarslan
Laure Marchand et Guillaume Perrier, respectivement correspondants en Turquie du Figaro et du Nouvel Observateur d'une part et du Monde d'autre part,  étaient en tournée en France afin de présenter leur livre-événement "la Turquie et le fantôme arménien". Ils ont été ce vendredi 5 avril les invités du Collectif Van. Jeudi 4, ils étaient accueillis par l'UGAB en partenariat avec les Nouvelles d'Arménie. Et Mercredi 3 avril, ils étaient à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) où, à l'initiative du Groupe International de Travail sur la Turquie (GIT France), ils ont commenté les évolution de l'Etat et de la société turcs vis-à-vis du génocide des Arméniens.

Compte-rendu des débats de la conférence de l'EHESS....


Vincent Duclert

En incise, Vincent Duclert, le président du GIT France a présenté la Turquie comme une société qui s'est construite et pensée en dehors des 30% de Chrétiens qui la peuplait en 1914. Il a également rappelé que l'Etat turc vit dans la hantise du centième anniversaire du génocide et qu'en prévision de 2015, il a regroupé toutes ses officines négationnistes sous l'autorité d'un bureau dépendant directement du Premier Ministre. 

Dans ce contexte, il a indiqué la réalité "terrifiante" restituée par "la Turquie et le fantôme arménien" qui, aux termes d'une minutieuse enquête allant d'Istanbul à Marseille et de Diyarbakir à Ani, a montré la prégnance du génocide et de ses conséquences, et sur les Arméniens, et surtout sur la société turque contemporaine. 

Soulignant la remarquable unité de style d'un texte écrit à quatre mains, Vincent Duclert a considéré que l'ouvrage apportait un certain espoir : les témoignages montreraient d'une part que les Arméniens de Diaspora seraient en passe de dépasser leur "ressentiment" en allant de plus en plus visiter la terre de leurs ancêtres. D'autre part, le fait que les Arméniens de Turquie eux-mêmes aient joué un rôle déterminant dans les mouvements progressistes turcs, et notamment dans le militantisme d’extrême gauche des origines, aurait permis une prise en compte progressive par les intellectuels turcs de la question arménienne. A cet égard, Vincent Duclert voit une filiation entre le travail précurseur d'Hrant Dink et l'émergence de la question du génocide arménien au sein de l'intelligentsia et des militants turcs des Droits de l'Homme telle Eren Keskin.

Vincent Duclert indique qu'il existerait désormais en Turquie des cercles souhaitant briser ce qui empêche d'historiciser le Génocide et d'en finir avec le négationnisme. Il est pour cela nécessaire, selon lui, que le grand public turc comprenne qu'il serait de son intérêt de reconnaître et d'admettre le pluralisme en son sein ainsi que son inhomogénéité constitutive. La condition de cette réalisation serait que la société turque arrive à se constituer comme société civile, c'est-à-dire à se penser hors de l'Etat. Or précisément, Vincent Duclert rappelle que l'Etat, au-delà des régimes et des gouvernements, maintient l'idée-force que la reconnaissance du génocide mettrait en péril l'identité turque.

Revenant à la société française, Vincent Duclert a regretté les termes faussés du débat sur la pénalisation du négationnisme en mesurant à cette aune la perte immense qu'a constitué la disparation de Pierre Vidal-Naquet. Il a conclu son intervention en demandant s'il fallait se satisfaire des progrès "très insuffisants" de la diplomatie "pragmatique" de Davutoglu et comment, dans ce contexte, éviter que "2015 ne se transforme en un affrontement violent" des mémoires.


Raymond Kevorkian

L'historien Raymond Kévorkian, auteur d'une magistrale somme sur le génocide arménien, a salué les dimensions multiples de l'ouvrage. Selon lui, "la Turquie et la fantôme arménien" est le premier de son genre à retracer aussi minutieusement la continuité idéologique entre le génocide passé et la société turque actuelle. Il a noté plusieurs points originaux dans cet essai et notamment celui par lequel il distingue les différentes catégories de personnes converties à l'Islam à la suite du génocide. A côté de la catégories des "grands-mères" popularisée par l'ouvrage de l'avocate Fetihye Cetin puis par Ayse Gül Altinay, le livre de Laure Marchand et Guillaume Perrier pointe le cas de familles entières converties, à Marseille ou en Arménie occidentale. Il souligne également des cas "pathologiques" de fratries ou certains membres sont restés arméniens chrétiens et d'autres sont devenus turcs musulmans.

Raymond Kévorkian évoque les pratiques sociales dans et autour de ces familles, pratiques qui perpétuent en quelque sorte le traumatisme du génocide : endogamie plus ou moins stricte due à la persistance de l'hostilité et de la discrimination, regard et représentation des voisins, inscription particulière dans le paysage politique et religieux avec notamment parfois un phénomène actuel de reconversion au christianisme sous l'action des missions évangéliques.

Deuxième originalité de l'ouvrage selon Raymond Kévorkian, le regard de terrain sur le déchaînement  et l'écrasement médiatique de la loi de pénalisation du négationnisme de la part de personnalités en position dominante et l'impact des effets géopolitique de cette loi et de sa censure par le Conseil constitutionnel.

Hamit Bozarslan

Hamit Bozarslan, chercheur à l'EHESS et spécialiste de la Turquie contemporaine, a pour sa part souligné la "double guerre", celle de 1915-1916 qui fut une guerre d'extermination ayant conduit l'Empire ottoman à commettre un génocide et celle actuelle de la mémoire et de la reconnaissance de la vérité.

Hamit Bozarslan a rappelé que le processus d'extermination a été conduit à bien "sans qu'un grain de sable ne l'arrête" alors même que l'Empire ottoman était par ailleurs totalement désorganisé et totalement défaillant ce qui montre bien la nature prioritaire de ce projet politique comme attesté par ailleurs par les archives étatiques turques. Hamit Bozarslan s'est appuyé sur la préface de Taner Akçam qui rappelle que des consignes gouvernementales explicites stipulaient que les Arméniens "déportés" ne devaient pas excéder 10% de la population locale des déserts de Syrie. En conséquence de quoi les centaines de milliers de personnes ayant survécu aux marches de la mort furent encore massacrées afin de satisfaire ce quota. Il a partiellement conclu que la Turquie fut la grande gagnante de cette "guerre", non seulement l'Etat mais également les notables et la société qui se sont construits sur la spoliation des personnes assassinées.

Hamit Bozarslan a alors affirmé que la Turquie actuelle ne comprend pas pourquoi elle ne gagne pas l'autre guerre, celle actuelle de la connaissance et de la vérité. "Après avoir lu des centaines de thèses et d'ouvrages,  c'est toujours la même rengaine que je vois: la question arménienne est évacuée en quelques lignes et est au mieux mentionnée comme la "trahison" arménienne" a-t-il souligné.

Hamit Bozarslan a indiqué qu'il existait aujourd'hui trois Arménie selon lui: la République d'Arménie qu'il considère aujourd'hui comme le premier acteur de la cause arménienne. Il a indiqué que celle-ci survit "plutôt bien" en dépit des multiples tentatives d'étouffement par la Turquie, notamment celle de 1991. La Diaspora serait la seconde Arménie dont la Turquie nie jusqu'à la légitimité en dépit du fait que cette dernière est, selon lui, "moins radicale qu'auparavant" et qu'elle s'intéresse désormais à la Turquie dont l'attitude reste "une énigme pour elle". Enfin, il y aurait une troisième Arménie, celle des Arméniens de Turquie qui a joué un rôle éminent dans les mouvements de gauche dans le pays. Selon lui, des ultranationalistes turcs savent désormais qu'ils ont des origines arméniennes, ce qui serait une souffrance pour eux, une affirmation qui laissera dubitatifs sinon amers nombre d'Arméniens de Diaspora.

Guillaume Perrier

Guillaume Perrier a brièvement rappelé que le propos des auteurs était de faire un essai sur la Turquie contemporaine plus que sur le génocide proprement dit. Il a indiqué qu'ils n'avaient ni la compétence, ni l'ambition de faire oeuvre d'historien. Puis il a expliqué que lorsqu'il est arrivé en Turquie, fin 2004, il a immédiatement saisi la prégnance de cette question arménienne juste après la conférence de l'université de Bilgi - la première en Turquie a évoquer le génocide - et les manifestations concourantes d'ultranationalistes. Il a  indiqué que Laure Marchand et lui-même avaient compris la nécessité d'écrire sur cet aspect contemporain des conséquences sociales et politiques du génocide en Turquie après leur rencontre avec Hrant Dink et après le voyage d'Abdullah Gül en Arménie à l'occasion de la fameuse diplomatie du football.

Laure Marchand

Laurent Marchand a renchéri sur l'importance actuelle du génocide arménien en Turquie. Elle a rappelé qu'en 2004/2005, c'était encore très difficile d'en parler publiquement. Officiellement, a-t-elle dit, il y avait 60 000 Arméniens à Istanbul et un peu à Izmir "et puis c'est tout". Pourtant, a ajouté Laure Marchand, lorsqu'on gratte un peu, les langues se délient on apprend que tel vieux monsieur est arménien, tel parking a été construit sur un cimetière arménien, telle école était un établissement arménien. "On s'est rendu compte de cette présence en dépit des discours officiels" a-t-elle dit.


Echanges à bâtons rompus

G.P. : Dès qu’on fouille , il y a plus que des traces. Malgré les tentatives d’effacement, c’est un échec patent. 

V.D. : On ne peut faire comme si ça n’existait pas. Le palais de Çankaya est l'exemple emblématique des biens arméniens spoliés.

H.B. : On a ouvert beaucoup d’archives mais il y reste interdit absolu sur le cadastre [Note d'Eurotopie: on sait que l'Etat turc a mis en oeuvre une gigantesque entreprise de falsification des cadastres ottomans afin de cacher l'ampleur des possessions arméniennes et des spoliations opérées]. Ayse Gül a travaillé sur les tentatives de récupération des assurances-vies des 1915.

L.M. : Le palais de Çankaya  sacralisé appartenait à des Arméniens. C'est un bon exemple de la réception publique de la question arménienne en Turquie: Hurriyet a mentionné cette histoire qui n’est donc plus inconnue mais curieusement ça ne provoque rien, ça passe inaperçu et ça retombe dans le grand trou. Il n’y a plus de tabou mais un silence qui recouvre et absorbe tout.

V.D. : N'est-ce pas dû au fait que la question du génocide s'est traduite en Turquie par une question de genre?

L.M. : Effectivement, le génocide est aussi une histoire de femme. La plupart des convertis descendent de  filles ou de femmes volées, violées, mariées de force. Le silence est aussi lié au fait que l'Histoire est écrite par des hommes, des deux côtés, et que ces femmes sont considérées comme assimilées d'une part et perdues de l'autre. Ce n'est pas un hasard si ce sont en grande partie des femmes, comme Eren Keskin,  Ayse Gül Altinay ou Zeynep Tambay, qui ont soulevé ce point

V.D. : Alors faut-il être radical ou faut-il accepter de petites évolutions comme celle que nous voyons actuellement  ?

G.P. : Il existe indubitablement un processus en cours, chaotique mais irréversible  La société turque s’ouvre à la vérité [Note d'Eurotopie : un point de vue très optimiste que la  plupart des Arméniens ne partage pas]. Oui, les Hasan Cemal se multiplient, même au niveau de la société, la parole se libère. Je voudrais partager une anecdote que je raconte souvent: La veille du vote de la loi de pénalisation au Sénat français, j’interviewais Davutoglu : son discours était celui de l'Etat turc, froid et agressif. Et en sortant, je discute avec le chauffeur de taxi qui était un Alévi de Sivas. Lui expliquant qui j'étais et ce que je faisais, il me dit tout d'un coup: "de toute façon, vous les Français, vous avez raison, il faut voter cette loi car il faut qu’on en sorte de cette histoire". Il y a de plus en plus de signe qui montrent la libération de la parole.

R.K. : Mais c’est surtout les Kurdes.

G.P. et L.M. : Pas forcément. Les Kurdes ne reconnaissent pas systématiquement le génocide. En vérité, certains Kurdes descendent des familles qui ont spolié les Arméniens ou qui ont participé aux massacres. Il y a souvent un lien direct entre les gardiens de villages kurdes actuels et les familles qui ont autrefois participé au génocide.

L.M. : Pour répondre à Vincent Duclert, faut-il accompagner le processus actuel ? Depuis 2 mois, les Turcs ont accès à Agos dans l’avion. Aujourd’hui, on peut célébrer le 24 avril à Istanbul. Les autorités qui autrefois entretenaient les mouvements ultranationalistes les tiennent aujourd'hui à distance et fournissent un service d’ordre.

H.B. : Oui mais il y a également une volonté de l'Etat turc de prévenir les dégâts d'une reconnaissance en perpétuant du déni. Un exemple: Les carnets de Talaat Pacha révélés par Murat Bardakçi recensaient 950 000 Arméniens déportés alors qu'ils ne portaient que sur 50%  du territoire turc. Un moment dans le carnet, Talaat Pacha écrit : "Nos statistiques recensent 1,3 millions d'Arméniens mais en vérité il y en a beaucoup plus". Murat Bardakçi qui fut le premier à révéler ces carnets est un négationniste et s'est employé à en minimiser la portée. Aujourd'hui, il est l'un des intellectuels turcs les plus en avance dans la conception de ce que doit être le négationnisme de demain car il a pris conscience du caractère ridicule de certaines stratégies actuelles. Certaines initiatives turques sont simplement dilatoires.

Echanges avec l'assistance

Question: Les évolutions actuelles auraient-elles eu lieu si il n’y avait pas des pressions extérieures.  Ne va-t-on pas vers une évolution similaire à celle du 20ème congres du parti communiste de l'URSS, évolution par laquelle on a reconnu les crimes staliniens pour éviter de reconnaître la nature criminelle du régime dès ses origines ?

L.M. : Oui c'est d'autant plus probable que le parti au pouvoir, l'AKP, se présente comme un parti anti-système et peut être tenté de faire ce que vous dites : Par exemple, la reconnaissance des crimes du Dersim  par Erdogan a constitué l'occasion de jeter l'opprobre sur le CHP et son leader Mustafa Kemal.

H.B. :C'est une tendance actuelle très dangereuse. Erdogan et l'AKP réhabilitent actuellement le sultan Abdulhamid, évidemment pour mieux se départir de l'héritage de Mustafa Kemal.

V.D. : Il faudrait quand même que les régimes turcs renoncent à totaliser l’Histoire, c'est-à-dire qu'ils renoncent à une Histoire idéologique pour arriver à une vision critique de l'histoire.

H.B. : Oui mais ça ne se fait pas. Erdogan a rompu avec Kemal mais jamais avec Ziya Gökalp [Note d'Eurotopie : Ziya Gökalp est un des fondateurs du pantouranisme C'est l'auteur du fameux "poème" : "Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats"]
 .
Question : Pourquoi Hasan Cemal a récemment démissionné de Milliyet. Est-ce en raison de ses positions sur le génocide arménien ou parce qu'il a rencontré le leader du PKK à Kandil [Note d'Eurotopie: Hasan Cemal était journaliste à Milliyet. Il est le petit-fils du leader jeune-turc Djemal Pacha et s'est agenouillé au mémorial du génocide arménien à Erevan sans pour autant prononcer le mot de génocide. Il s'est également attiré les foudres du pouvoir turc en interviewant récemment Murat Karayılan le plus haut responsable libre du PKK.]

L.M. : On ne sait pas si il a été démis à cause de son livre sur le génocide arménien - un livre très explicite -ou à cause de Kandil et de ses critiques du gouvernement. Les deux hypothèses sont crédibles.

G.P. : La presse reste muselée en Turquie aujourd’hui.

Question: Quelle est la position des différentes confréries religieuses sur le génocide arménien ? Y'a-t-il plus de tolérance de la part des gens proches de l'Islam ?

L.M. : La confrérie de Fethullah Gülen est très influente aujourd’hui en Turquie. En fait, il y a actuellement une véritable guerre de pouvoir au sein de l'AKP entre les fethullahci et les autres. Il y a même un fethullahci parmi les membres de conseil d'administration de la fondation Dink. D'une manière générale, ils défendent sur la question arménienne une approche compassionnelle  Cela ne veut pas dire qu'ils sont prêts à des compromis politique. Au contraire même, peut-être. C'est par exemple la position d'Orhan Kemal Cengiz, un proche du mouvement Gülen au sein de la rédaction de Zaman.

H.B. : Cette stratégie "compassionnelle" va de pair avec une autre: celle promue par un discours remarquable de Davutoglu sur la "théorie de la mémoire juste" (sic) où on égalise les souffrances : Davutoglu met en parallèle le génocide arménien avec les pertes turques de la batailles des Dardanelles en oubliant que la Turquie est rentrée délibérément en guerre contrairement à ses civils arméniens. On est donc encore loin de la position de l’Allemagne qui a inscrit la Shoah dans son histoire.

V.D. : Oui, on sait qu'en 2015, l'Etat turc va organiser une grande conférence et l'inauguration d'un musée consacré à la bataille des Dardanelles. C'est une sorte de contre-feu délibéré.

G.P. : Oui et non. Les Turcs ne sont pas aussi organisés qu'on le pense. Il y a aussi pas mal d'improvisation. Tout n'est pas que froide stratégie.

Après quelques mots de conclusion, la conférence s'est terminée sous les applaudissements et par une session de dédicaces de l'ouvrage "la Turquie et le fantôme arménien".

Commentaires

Anonyme a dit…
Presque tout a été dit excepté ce qu'on lit dans "What realy happened at Paris" sous les plumes de House & Seymour: "The Young Turks leaders, who were, be it remembered, largely from European Turkey, Moslemized and Turkized Jews and Thracians, robbed them blind, themselves beacoming rich and mighty..."
ou sous la plume d'Alexandre Adler dans "Turquie: six portes à ouvrir...", "... engagement des premiers sionistes d'avant 1914, dont Ben Gourion et Ben Zvi dans le mouvement Jeunes-Turcs à Salonique.../...Si la plupart des personnes retenues ne sont en rien des sabbatéens, il n'en demeure pas moins vrai que ces derniers ont joué un grand rôle dans le mouvement Jeunes-Turcs..."
"
Ce que vous écrivez est factuellement vrai mais de nature à induire en erreur.

La présence de Juifs convertis ou non autour du mouvement Jeune-Turc est historiquement attestée (Tekinalp, Emmanuel Carasso, etc..) mais cela n'empêche pas qu'ils nourrirent le nationalisme turc et qu'ils n'agirent qu'en tant que tel.

Quant à Ben Gourion, ses espoirs furent vite déçu : En 1911, il rejoint Salonique pour apprendre le turc avant de gagner Istanbul, où il étudie le droit durant trois ans. Mais cette stratégie d'ouverture est un échec : en mars 1915, il est expulsé de Palestine – où il s'était réfugié lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale – dans le cadre d'un vaste mouvement de répression mené par les autorités turques contre les sionistes.
Anonyme a dit…
Les Financiers Arméniens de Constantinople :_
"Enfin, le jury fut unanime à féliciter M.Jamgocyan d'avoir démontré en corollaire à cette main-mise des Arméniens, l'affaiblissement des sarrafs juifs qu'il exprime ainsi : tandis que les Arméniens avaient liés leur sort (pour le meilleur, mais souvent pour le pire à celui de la Cour, les Juifs, eux, avaient lié e leur à celui des Janissaires, pensant que ceux-ci à la tête des Armées finiraient par l'emporter dans la lutte pour le pouvoir qui opposait ces deux camps. Les Janissaires y parvinrent parfois en renversant le Sultan mais, à la longue c'est la Cour qui eut le dessus (plus précisément Mahmoud II, en 1826, en finit avec leur pouvoir), ce qui profita aux Arméniens" Marie-Claude Achkoyan