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Affaire Safarov: confession d'un meurtrier raciste

Ramil Safarov, le Breivik azéri

Ramil Safarov est un officier azéri qui a froidement décapité à la hache le lieutenant arménien Gourguen Markarian alors que celui-ci dormait. Le meurtre s'est déroulé lors d'un séminaire du "partenariat pour la paix" de l'OTAN qui se tenait à Budapest en 2004. En 2006, Safarov a été condamné à une peine de prison de 30 ans incompressible pour son meurtre prémédité. En 2012,  la justice hongroise l'a extradé vers l'Azerbaïdjan où il figurait déjà comme "héros national". Aussitôt arrivé, le régime de Bakou l'a gracié, libéré, financièrement récompensé et militairement promu pour son crime.

La déposition de Safarov le jour de son arrestation n'a à ma connaissance jamais été traduite en français. Il s'agit pourtant d'un document très instructif qui démontre de manière exemplaire comment le clan Aliev au pouvoir en Azerbaïdjan a éduqué toute sa population à la haine raciale. Autopsie glaçante d'un meurtre raciste qui vaut condamnation sans appel d'un régime criminel  ....




Premier interrogatoire de Ramil Safarov

Ultérieurement, Safarov a rejeté les preuves qu'il a lui-même fournies durant ce premier interrogatoire alléguant d'erreurs de traduction entre lui et l’interprète. 

La copie du texte en notre possession n'est pas de bonne qualité et certaines parties n'étaient pas lisibles du tout. Ces parties sont mentionnées ci-après comme "[incompréhensible]". Les données personnelles confidentielles ont été retirées et son marquées comme "[retiré]".

Traduit du hongrois en anglais par Liana Badalyan
Traduit de l'anglais au français par Laurent Leylekian

Note de Laurent Leylekian : les parties en gras et bleu sont soulignées par moi. Les mentions NdT sont de moi également.

Quartier général de la police de Budapest
Département principal de l'inspection
Département de la protection de la vie [traduit en anglais puis en français mot à mot]
Sous-Département de la protection de la vie
Numéro: 136-I-144/2004

Déposition de police
Sur la mise en examen du suspect

Préparé par le département de protection de la vie, agissant en vertu du paragraphe 166 §1 du code pénal, en raison de la suspicion raisonnable du crime de meurtre de premier degré à l'encontre d'un délinquant inconnu nommé Ramil Safarov à l'occasion de sa mise  en examen à Budapest, 31 rue Gyorskocsi,  février 2004 à 14h28.

Présents:

Du côté des enquêteurs :
[incompréhensible] Bela

Participants à la procédure et leur statut légal respectif :
Ramil Safarov, délinquant
Dr. Hornyak Gabor, avocat
Timar Zsuzsanna, interprète

Données relatives au délinquant :
Nom : Ramil Safarov
Lieu de naissance, Djebraïl, Karabagh, Azerbaïdjan
Date de naissance : [retiré]
Nom de famille de la mère: [retiré]
Nationalité: azerbaïdjanaise
N° de carte d'identité:
N° de passeport:[retiré]
Profession: soldat
Lieu de travail :[retiré]
N° de téléphone
Adresse permanente:[retiré]



[ incompréhensible]
Il est autorisé à faire usage de sa langue maternelle à l'oral comme à l'écrit. Un interprète est employé pour la préparation du rapport de police
Date de la traduction :
Nom :Timar Zsuzsanna
Adresse:
Langue de traduction: russe
L'interprète signe son accord avec les dispositions légales régissant le comportement des interprètes. En accord avec 103 §1.

[Enquêteur] : je vous informe qu'en vertu de Be. 179 §1 vous êtes mis en examen en tant que délinquant parce que, le 19 février 2004 à environ 5h du matin, à Budapest, X. district, Hongrie krt au 9-11 de l'Université de la défense nationale Miklos Zrinyi, bâtiment K, 2ème étage, chambre 218/A, à l'aide d'une hache, vous avez frappé à la tête et au cou, ainsi qu'à la poitrine, un citoyen arménien nommé Gourguen Markarian, qui dormait dans son lit à ce moment-là. En conséquence, la personne nommée est morte sur le coup.

Ce crime, selon l'article 166 §1 du code pénal et ses paragraphes a), d), f) est délibérément prémédité, avec une cruauté extrêmement froide, et assorti de la suspicion d'avoir souhaité tuer d'autres personnes.
Je vous avertis que selon l'article Be. 196, vous pouvez nier les faits dont vous êtes suspecté.

[Safarov] : Je comprends ce dont je suis suspecté. Je n'ai aucune objection parce que j'ai commis ces actes.

[Enquêteur] : En vertu de l'article Be. 117 §2, je vous informe que vous n'êtes pas obligé de déposer, qu'à n'importe quel moment vous pouvez refuser de répondre aux questions, mais que vous pouvez choisir les moyens de votre confession même si vous avez précédemment refusé de répondre. Je vous avertis que tout ce que vous direz pourra être utilisé comme preuve.
En vertu de l'article Be. 117 §4, je vous avertis que si vous refusez de déposer, cela ne constituera aucun obstacle à la poursuite de la procédure. Le refus de déposer ne [ incompréhensible]. Je vous informe que si vous déposez et que si votre déposition accuse fallacieusement quelqu'un d'acte criminel, vous commettez le crime de fausse accusation.
En vertu de l'article Be. 179 §3, je vous informe que pouvez utiliser les services d'un avocat ou vous pouvez demander un avocat.
Je vous informe également que dans le cadre de cette procédure, vous devez obligatoirement avoir un avocat et que si vous n'en avez pas sous trois jours, un avocat d'office vous sera commis.
En vertu de l'article Be. 43 §2, vous avez le droit dans le cadre de cette procédure criminelle d'être informé de tout changement de chef d'inculpation et vous devrez être présent quand un expert examine [incompréhensible].
Vous avez le droit de disposer d'un délai raisonnable et de la possibilité de préparer votre défense, de faire des suggestions, des remarques, des réflexions, de prendre des conseils [NdT: peu clair. le mot anglais employé est "remedy"] sur les droits et les obligations mises en place par la procédure criminelle du tribunal, du procureur, des inspecteurs de police. Vous avez le droit de communiquer avec votre avocat et, si vous êtes un citoyen étranger, de prendre contact avec le consul de votre pays avec lequel vous avez le droit d'échanger par oral ou par écrit sans que ces échanges soient surveillés; ce droit vous est conféré jusqu'à l'énoncé de l'acte d'accusation par le procureur, après quoi le tribunal aura le droit de décider dans quelle mesure vous serez autorisé à parler avec des membres de votre famille ou avec d'autres personnes sous surveillance.
En vertu de l'article 43 §5, je vous avertis que vous êtes obligé de fournir une adresse de résidence et de notifier le tribunal ou le procureur de tout changement éventuel d'adresse sous trois jours ouvrés. En cas de manquement, vous serez astreint à une amende.

[Safarov] : je comprends la notification de mes droits et je déclare que je voudrais déposer. Je comprend sl'interprète et je n'ai aucune objection contre elle. Je comprends aussi que durant cette audition, mon avocat le Dr. Gabor Hornyak sera présent.

Autres données relatives au délinquant:
Langue maternelle: azéri
Langues parlées : russe, anglais, turc
Niveau d'éducation: supérieur (université)
Statut marital: célibataire
Enfants mineurs : aucun
Personnes à la charge ou sous tutelle du prévenu  : aucun
Prévenu à la charge ou tutelle: non
Revenu mensuel net: Je ne veux pas répondre

[retiré]
[incompréhensible]
Déposition du délinquant

[Safarov] : Pour la question, je voudrais dire que tout remonte à la guerre du Karabagh contre les Arméniens en 1988, après laquelle il y eu cessez-le-feu, mais personne ne respectait ce cessez-le-feu, mais la vraie  tragédie dont je voudrais parler est ce qui s'est passé le 26 février 1992 . Ce jour, les soldats arméniens ont attaqué la zone de Karabki Hodzani [NdT: il s'agit sans doute du massacre de Khodjali imputé aux forces arméniennes par la propagande azérie; on sait désormais que le massacre des Turcs Meshkhètes de la région a été perpétré par le clan Aliev actuellement au pouvoir en Azerbaïdjan afin de déstabiliser le gouvernement Mutalibov en place au moment des faits] , où se trouvaient seulement des civils, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées et environ 8000 personnes ont été tuées. Ceci est mon sang, j'appellerais ces gens "ma famille" par la suite. Les Arméniens ont occupé  mon lieu de naissance pour un an le 25 août 1993.  Je m'en rappelle bien parce que cela s'est passé le jour de ma naissance. Je ne sais pas combien de personnes ont été tuées à ce moment-là, mais quoiqu'il en soit, c'est un très grand nombre. C'est aussi à ce moment que j'ai perdu une partie de mes proches. Je me suis engagé dans l'armée en 1991, il s'agissait d'une école secondaire militaire et après un an, j'ai reçu une formation complémentaire en Turquie, où j'ai reçu le certificat (d'enseignement secondaire et supérieur). Ma seule motivation était de combattre  les Arméniens et d'en tuer autant que possible. Moi, en tant que soldat azéri, j'ai pris les armes dans le but de protéger ma maison, et il y avait aussi d'autres raisons, comme celle du besoin que je ressentais d'une nouvelle armée après l'effondrement de l'Union soviétique.
[signature]

Dans cette nouvelle armée, tous les soldats sont azerbaïdjanais [NdT: Safarov veut dire ici qu'ils sont ethniquement azéris, excluant ainsi les minorités d'Azerbaïdjan du corps de la Nation] . Je déclare maintenant que je n'ai tué aucun autre Arménien, j'ai juste aidé à convoyer à l'hôpital des soldats blessés. En outre, je suis désolé de n'avoir pas tué d'autres Arméniens. Mon armée m'a envoyé à cette formation et en étant ici, j'ai été confronté au fait que deux Arméniens étaient en apprentissage avec moi et je dois dire qu'en raison de mon émotivité naturelle [NdT : le terme anglais employé est 'effectiveness' ce qui n'a ici aucun sens. Le traducteur a sans doute voulu écrire affectiveness que je traduis par émotivité], le sentiment d'animosité personnelle a crû en moi. Au début, nous nous saluions les uns les autres, ou plutôt ils me disaient "salut", mais je ne l'acceptais pas et le curieux dans toute cette affaire, c'est que lorsque ils marchaient à mes côtés, ils marmonnaient quelque chose en arménien et se moquaient de moi. C'est à ce moment que j'ai décidé que je tuerai ces deux personnes, les Arméniens, je leur couperai la tête. La raison en est que les Arméniens avaient tué les Azerbaïdjanais de la même façon. C'est ce que j'ai déjà mentionné - le carnage de 8000 personnes par les Arméniens s'est passé de cette façon. Je n'ai pas planifié d'assassiner les deux Arméniens ce jour, mais seulement le 26 février, en prenant en considération la date anniversaire [NdT: de son anniversaire et de la prise de Djebraïl par les forces armées arménienne], mais comme ils riaient de moi, mon sentiment d'animosité devenait de plus en plus fort et c'est pourquoi j'ai décidé ce matin-là de les tuer tous les deux. C'est pourquoi, hier, le 18, à environ 19h00, j'ai acheté une hache près de Tesco à Nepstadion . J'ai décidé de prendre une hache, parce que bien que j'aie eu un couteau, j'ai plutôt pensé que je ne devais pas l'utiliser parce que si je les avais transpercés avec le couteau, ils auraient pu crier, crier à l'aide, tandis qu'en  frappant leur tête à la hache, ils allaient perdre conscience et ne seraient pas en mesure de crier à l'aide. Tous ces actes que j'ai commis aujourd'hui, je les ai ruminés hier mais comme je l'ai mentionné précédemment, je comptais assassiner les deux personnes le 26. Je voudrais faire la remarque que j'ai aussi acheté une pierre à aiguiser la hache et le couteau.

[Enquêteur] : Vous avez mentionné une hache dans vos réponses comme arme du crime que nous avons récupéré sur les lieux du meurtre. Pouvez-vous nous la dessiner ? [note du traducteur anglais, Mme Liana Badalyan. Cette question est posée car il existe plusieurs termes pour désigner une hache en hongrois]

[Safarov] : je désignerai par le suite sous le terme de "hache" l'outil dessiné. Le manche de la hache faisait environ un mètre de long et la partie métallique était rouge, la couleur de l'arbre lumière [NdT : "light tree en anglais. traduction littérale]. En plus de cela, j'ai acheté une dague (couteau) dont la lame pouvait faire environ 20cm et dont le manche était en plastique noir .Voici le dessin de l'outil que j'ai appelé hache et j'ai remis le couteau à l'inspecteur.

Après avoir acheté la hache, après 19h00, je suis retourné à mon cantonnement à Hungaria krt. à la chambre numéro 219/AI, j'étais seul car mon camarade de chambre - un soldat ukrainien- était reparti chez lui à cause de la mort de l'un de ses proches. J'ai caché la hache, le couteau et la pierre à aiguiser sous mon lit. Après cela, j'ai fait mes devoirs d'anglais, j'ai fermé ma porte à clé et j'ai commencé à aiguiser (les lames), après quoi je suis allé dans le hall pour fumer une cigarette, puis dans la salle de bain. Je me suis levé à 5h du matin et je n'avais pas dormi du tout, et puis j'ai pris la hache et j'ai mis le couteau dans ma poche droite. La raison du choix de cette heure matinale, c'est que selon moi, c'est le moment où le sommeil est le plus profond, quand on ne se réveille pas au moindre bruit, et je devais aussi être sûr que la personne que je voulais tuer dormait bien en ce lieu, parce que son compagnon de chambre était de nationalité hongroise. [NdT :  l'ordre des propos est décousu]. Je ne voulais pas le frapper parce qu'il était vraiment sympa [NdT : le Hongrois bien sûr]. Mon objectif était de venir  ici en premier, parce que c'était plus près de ma chambre et après avoir fini avec celui-ci, je serais parti à l'autre bout du hall. L'autre raison pour laquelle je voulais commencer par tuer cette personne, c'est qu'elle était musclé, plus athlétique, et j'ai décidé de commencer avec lui.


[Enquêteur] : Connaissiez-vous le nom de la personne que vous avez agressée ou de celle que vous vouliez agresser ?

[Safarov] : Je suis apparu au milieu du hall, où j'étais sur le point de partir, j'ai essayé d'ouvrir la porte, elle s'est ouverte, elle n'était pas fermée. J'ai allumé la lumière et j'ai vu les choses suivantes dans la chambre: en en ouvrant la porte sur le lit de gauche, l'Arménien était allongé face au mur. Le Hongrois était sur le lit de droite, je n'ai pas fait attention à la façon dont il était couché. Quand j'ai allumé la lumière, l'Arménien s'est retourné, essayant d'ouvrir les yeux, mais alors  je l'ai frappé avec le plat de la hache sur son front. A ce moment, le Hongrois s'est réveillé et m'a dit: «S'il te plaît, s'il te plaît, [incompréhensible]".

Je lui ai dit "ce n'est pas ton affaire, c'est l'affaire des Arméniens et des Azerbaïdjanais". Après ça, j'ai tourné la hache du côté tranchant et j'ai frappé au milieu de son cou, et je ne sais pas où d'autre, mais je l'ai frappé à la jambe aussi.

[Enquêteur] : Combien de fois avez-vous frappé avec la hache ?

[Safarov] : Trois fois sur le cou, et si je me souviens bien j'ai frappé avec le côté plat de la hache sur son visage, à ce moment si je me souviens bien [incompréhensible] après j'ai frappé sur son bras et sa jambe. Si je me souviens bien, le nombre de coup peut être environ 6-7 ou peut-être 8 fois mais je ne me souviens pas vraiment.

[Enquêteur] : Dans quelle main teniez-vous la hache ?

[Safarov] : Comme je suis droitier, je la tiens dans ma main droite. Pour répondre à la question, quand j'ai porté les coups avec la hache je me tenais à côté de la tête de l'Arménien. Quand j'ai frappé sur son cou avec le côté tranchant de la hache, je soulevé la hache au dessus de ma tête à trois reprises [NdT: l'anglais de ce passage est très approximatif. la traduction se fonde sur le sens probable plus que sur le sens littéral]. Comme le manche de la hache était  long, les autres coups ont été portés dans le même mouvement. Pour en revenir au Hongrois, il a couru dans la chambre d'à côté et il a réveillé les étudiants ouzbeks et  ukrainiens, et si je me le rappelle bien,  il s'est rendu au poste de sécurité au premier étage. Le gars hongrois, à part me crier dessus ne m'a pas empêché de finir ce que j'avais prévu , parce que quand il m'a vu, il était très effrayé du fait que je l'aie regardé, il tremblait, il était devenu blanc, mais physiquement, il ne s'est pas interposé. Pour répondre à la question, je portais un chapeau à bord noir sur moi, un jogging Adidas et des chaussures de sport. J'avais mon couteau dans la poche du pantalon.

Quand j'ai frappé pour la première fois, je l'ai fait en silence, après j'ai commencé à crier sur la victime et au demandeur et à l'insulter [NdT: traduction encore une fois incertaine; le mot anglais employé dans la traduction est "abuse"].

L'enregistrement de police se termine à 16h08
L'enregistrement reprend à 16h15

[Safarov] : Les insultes [NdT : "abusement"] se sont déroulées en russe. Après que le Hongrois soit sorti en courant, j'ai terminé de frapper et j'ai quitté la pièce. Quand je suis sorti, la victime était encore en vie, mais je savais que je lui avais infligé des blessures mortelles, parce que j'avais presque séparé sa tête de son corps.

Je suis sorti dans le hall  et j'ai commencé à aller vers l'autre Arménien, mais je ne savais pas exactement où se trouvait sa chambre. Deux chambres étaient fermés à clé, dans le hall il n'y avait personne. J'ai essayé d'ouvrir et de vérifier si elle était vraiment fermée, et j'ai frappé à la porte. A l'une des portes, qui était fermée, quelqu'un a ouvert, il y avait là également deux collègues soldats. Autant que je sache, un Ukrainien a regardé en dehors de la pièce. Je lui ai demandé où l'Arménien dormait, il a dit qu'il jurait ne pas savoir. Après cela, j'ai commencé à frapper à la hache l'autre porte fermée, la porte d'en face. J'ai d'abord frappé avec le côté plat de la hache et [incompréhensible]. La porte ne s'est pas ouverte, je pense qu'ils l'avaient bloquée de  l'intérieur. Je lui ai crié : «Sort, où que tu te caches, je te trouverai", j'ai crié en russe.

Après cela quatre ou cinq élèves sont apparus dans le hall. L'un des étudiants, l'Ouzbek a bondi vers moi et m'a dit de me calmer. Nous avons même allumé une cigarette, puis un autre étudiant azerbaïdjanais s'est réveillé. Nous sommes allés du hall vers le petit espace en face de la chambre. Je tenais la hache à la main et un camarade albanais est venu et j'ai commencé à lui parler.

Lorsque l'autre type d'Azerbaïdjan s'est réveillé, il était totalement sous le choc. Il a regardé la hache et il a vu le sang sur elle et je pense que c'était à ce moment qu'il a réalisé ce que j'avais fait. Il a commencé à pleurer et après la police est venue.

Je déclare que mon collègue azerbaïdjanais ne savais rien au sujet de mon plan. Même, je ne lui ai rien dit de ce que je voulais faire, parce qu'il a des perspectives sérieuses, des buts, des objectifs et je ne voulais pas ruiner sa vie ainsi. On peut imaginer que si je n'avais pas pu commettre ces actes cette-fois, alors, ailleurs et ultérieurement , j'aurais fait la même chose. Si il y avait eu plus d'Arméniens dans cette école et si j'en avais eu la possibilité, je n'aurais pas seulement essayé de tuer deux personnes, mais j'aurais essayé de les tuer tous. Cependant, c'était la première fois et je n'ai pas eu la chance de mieux me préparer pour commettre cette action.
Je suis un soldat depuis 14 ans maintenant, mais je ne peux pas répondre à la question de savoir si j'aurais tué en étant un civil. Je ne me pose pas  la question de savoir si je tuerais des Arméniens en étant  civil. Mon travail est de les tuer tous, parce que tant qu'ils vivront, nous souffrirons. Ce conflit n'est pas nouveau, il remonte à 100-200 ans.

[Enquêteur] : Avez-vous commis des crimes précédemment ?

[Safarov] : C'était le premier.

[Enquêteur] : Dans cette chambre où vous cherchiez le second Arménien, la lampe était-elle allumée ?

[Safarov] : Non. Quand j'ai frappé et que la porte ne s'est pas ouverte, je me suis posté devant  la chambre [NdT : la traduction anglaise est encore équivoque. I went out to the front of the room. La traduction est effectué selon le bon sens]. Alors les deux étudiants ont ouvert la porte de la chambre et après qu'ils répondirent à ma question en disant qu'ils ne savaient pas où résidait l'Arménien, j'ai allumé la lumière de la pièce pour me convaincre qu'ils disaient vrai.

[Enquêteur] : Avez-vous frappé la victime avec le couteau que vous aviez, avez-vous utilisé le couteau?

[Safarov] : Je ne l'ai même pas sorti de ma ceinture. Lorsque la police m'a plaqué sur le sol, je leur ai dit moi-même que j'avais un couteau sur moi.

[Enquêteur] : Avez-vous fumé dans cette chambre, où vous avez tué l'Arménien ?

[Safarov] Après avoir fini, j'ai allumé une cigarette. J'ai fumé, fumé et puis je l'ai jeté. D'abord, elle est tombée sur la poitrine de l'Arménien, puis de là sur son pyjama.

[Enquêteur] : Pourquoi avez-vous jeté la cigarette sur le corps ?

[Safarov] :  Parce que je les déteste tellement et que je m'étais préparé pour la vengeance depuis si longtemps, c'était un soulagement pour moi. Dans la mesure où je me fous de lui, ça ne veut rien dire que j'aie jeté la cigarette sur le sol ou sur son lit ou dans ses yeux.

[Enquêteur] : Si on avait ouvert la porte ou si vous aviez pu entrer dans la chambre de l'Arménien, alors qu'auriez-vous ? [NdT : on parle maintenant sans doute de la deuxième chambre]

[Safarov] :   J'étais dans un tel état d'esprit que je l'aurais tué. Si je l'avais vraiment voulu, j'aurais pu ouvrir la porte. Quand j'ai vu les autres dans le hall, ce sentiment a disparu. En fait, les autres m'ont arrêté. Si ils n'avaient pas été là, j'aurais définitivement fait ce que j'avais prévu.

[Enquêteur] : Est-ce que la victime que vous avez  attaquée, a essayé de se protéger de quelque façon ?

[Safarov] :  Non, non, il n'a rien fait, car il s'est détourné lorsque j'ai projeté la lumière sur son dos.

[Enquêteur ] :  Vouliez-vous le tuer ou le faire souffrir et le  tuer de cette façon?

[Safarov] :  Ma volonté est que, comme il était un Arménien, sa mère pleure autant que nos mères pleurent quand elles ont perdu leur enfant. L'ensemble était juste une vengeance.

[Enquêteur ] :  De la façon dont vous avez fait cela, vous avez d'abord frappé avec le côté plat de la hache et juste après vous avez utilisé le côté tranchant de la hache, vouliez-vous infliger des blessures ou vouliez-vous juste qu'il meure?

[Safarov] :  Mon intention était de tuer. Je ne voulais pas causer une blessure grave, je voulais tuer. La raison pour laquelle j'ai frappé immédiatement à la tête, c'est parce que j'ai vu de tels films où la victime meurt d'un coup. Je voulais tout simplement le liquiderMême si après ça, devant mes yeux apparurent les images que j'ai pu voir auparavant. En les voyant, j'ai continué à frapper. De plus, je dois l'admettre, quand j'ai allumé la lumière et j'ai vu d'abord l'Arménien, j'ai voulu faire demi-tour. Mais quand il s'est tourné et a voulu ouvrir les yeux, je n'ai pas pu  penser à autre chose. Il se peut  que s'il ne s'était pas tourné, je n'eusse pas frappé.

[Enquêteur ] Au cours de votre service, avez-vous eu une formation dont le but était d'anéantir les autres physiquement ?

[Safarov] :   Tout le monde apprend à se battre en combat rapproché à l'école, comment tuer une personne au couteau, à la main ou par un coup de hache.

[Enquêteur ] Avez-vous bu quelque chose, de l'alcool ?

[Safarov] : Je ne bois jamais d'alcool. Je suis musulman et je vous demande ici de le prendre en  considération. 

Je n'ai rien d'autre à déclarer en ce qui concerne cette affaire et je le ne veux pas ; après lecture et traduction, je certifie que ce rapport contient ce que j'ai dit.

[Signatures]

Commentaires

Anonyme a dit…
tous ca mensonge armenien, ces ne sont pas les paroles de Ramil Safarov
Anonyme a dit…
pur verité de l'impure!!!!!!