Les récents succès militaires de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL - ISIS - Daech) ont provoqué un regain d'attention international sur la situation qui prévaut actuellement dans la région du Proche-Orient.
C'est une véritable catastrophe humanitaire - et peut-être un bouleversement géopolitique - sur lesquels nous sommes quelques-uns à essayer d'attirer l'attention. Je me permets de signaler quelques articles récents (et certainement non exhaustifs) en français :
- L'Etat islamique en Irak et au Levant, l'avenir du djihadisme mondial, excellente synthèse d'Hélène Sallon sur la genèse de l'EIIL (Mis à jour le 10.06.2014)
- Après la prise de Mossoul par les djihadistes, l'Irak est au bord de l'implosion, le point sur l'avancée de l'EIIL en Irak par Cécile Hennion (11.06.2014)
- Le « Djihadistan », nouvel Etat islamiste au Proche-Orient, note de synthèse du Monde (11.06.2014)
- Combats fratricides en Syrie : l'imbroglio djihadiste (13.05.2014) article un peu plus ancien de Tigrane Yégavian mais expliquant bien la concurrence entre Daech et Jabhat al-Nosra
- Alep : le cri d'alarme d'un pasteur (11.06.2014), focus récent de Tigrane Yégavian sur le drame des Aleppins et en particuler sur celui des Arméniens et des autres Chrétiens.
- « Les Kurdes n’ont aucun intérêt à ce que l’EIIL prenne le pouvoir en Irak » (12.06.2014), interview de Myriam Benraad par Maxime Blanchard
- La montée en puissance du groupe djihadiste EIIL au Proche-Orient (13.06.2014), interview de Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie,
- Abu Bakr al-Baghdadi, le chef djihadiste qui fait passer Ben Laden pour un enfant de chœur (13.06.2014), analyse de Fabrice Balanche et de Alain Rodier,
Irak, Syrie : l’heure de l’Iran? (12.06.2014), analyse et plaidoyer de moi-même favorable à une alliance entre l'Occident et l'Iran sur le dossier du Proche-orient. (ce plaidoyer faisant suite à de plus anciens d'ailleurs)
J'insiste sur ce dernier point à la lumière d'éléments nouveaux. Il y a quelques temps, j'avais publié des informations parues dans la presse turque (21.05.2014) et donnant des indications quant à la complicité de la Turquie avec les éléments terroristes opérant en Syrie. Or ce matin, Jérôme Bastion - correspondant en Turquie de RFI - publie sur sa page Facebook le message suivant assortie des deux documents que je vous joins :
Malaise à Ankara. La "crise des otages de Mossoul" met en lumière les liaisons dangereuses de l'Etat turc avec les factions islamistes et djihadistes qui, un temps alliées dans sa lutte contre le régime de Bachar el Assad, se retournent contre les Turcs et menacent sa sécurité. De nombreuses photos circulant sur les réseaux sociaux illustrent l'étroite collaboration entre les dirigeants turcs et les responsables de l'Emirat Islamique d'Irak et du Levant, de même que cette circulaire (fac-similé ci-dessous) du ministre de l'Intérieur de l'époque, Muammer Güler, recommandant d'offrir hébergement et assistance aux membres du Front al Nousra en Turquie. Le gouvernement turc a fini par inscrire les deux organisations sur la liste des organisations terroristes, mais tardivement: les 3 et 10 juin derniers seulement (fac-similé ci-dessous). Et si le kidnapping du personnel du Consulat Général de Mossoul était un acte de rétorsion de l'Emirat Islamique d'Irak et du Levant, mécontent de cette trahison? La Justice turque s'est saisie de cette délicate histoire en ouvrant une enquête sur l'enlèvement des chauffeurs de camion turcs près de Mossoul, elle risque de faire du bruit et des dégâts au sommet de l'état...
Il me semble que ces éléments détonants méritent largement d'être connus des responsables politiques de nos pays respectifs et qu'ils pourraient être de nature à changer le jeu des alliances régionales.
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